Les
données par satellite offrent de nouvelles perspectives pour une
utilisation plus efficace et productive de l'eau en agriculture. Un
nouveau portail de données en libre accès, en cours d'élaboration par
l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture –
FAO, utilisera l'imagerie par satellite pour aider les pays pauvres en
eau au Proche-Orient et en Afrique du Nord à mieux gérer leurs
ressources hydriques.
Actuellement, tous les pays d'Afrique du Nord
et du Proche-Orient souffrent de graves pénuries d'eau dont les
conséquences se répercutent sur l'agriculture irriguée qui est le plus
grand utilisateur d'eau dans ces régions. Cette situation est appelée à
s'aggraver car le changement climatique entraîne des sécheresses plus
fréquentes et plus longues avec de graves répercussions sur la
production alimentaire. L’objectif de ce nouveau portail de données est
de collecter et d’analyser les informations par satellite pour améliorer
la productivité des terres et de l'eau et renforcer la durabilité des
systèmes agricoles. Toutes les informations seront disponibles pour les
pays et utilisateurs qui en auront besoin. "Dans les régions pauvres
en eau, les rapports sur la productivité de l'eau font défaut au niveau
des pays mais les données que l'on obtiendra seront déterminantes pour
la mise en place de systèmes agricoles durables dans les zones à
ressources limitées", indique Jippe Hoogeveen, l'expert de la
division terre et eau de la FAO qui coordonne le projet. Les images de
détection par satellite offrent aux gouvernements des informations
quasiment en temps réel sur l'utilisation des ressources naturelles pour
la croissance des plantes et la production alimentaire. Cela permet
d'évaluer et d'améliorer plus efficacement et à un moindre coût les
pratiques agricoles existantes, explique M. Hoogeveen.
Les
technologies de télédétection ont révolutionné les possibilités
d'évaluation de la productivité des terres et de l'eau grâce à une plus
grande capacité de couverture et de capture des données, mais de
nombreux pays ne disposent toujours pas des compétences et des
ressources nécessaires pour analyser et exploiter ces données. La
nouvelle base de données sera développée selon trois axes: le niveau
continental qui comprend l'ensemble de l'Afrique et du Proche-Orient, le
niveau des pays et des bassins fluviaux et le niveau des périmètres
d'irrigation. Ainsi, les experts pourront recouper les résultats de ces
différents niveaux et émettre des recommandations appropriées pour
obtenir des améliorations dans différents contextes. Le soutien
technique de la FAO aidera les pays en ce qui concerne le suivi de la
productivité des terres et de l'eau. Il permettra l'identification des
lacunes en matière de productivité, et proposera des solutions pour
réduire les écarts de productivité tout en contribuant à l'augmentation
durable de la production agricole. "L'information et les technologies de communication de pointe joueront un rôle crucial dans tout ce travail, précise M. Hoogeveen, les
informations rendront plus autonomes les personnes qui en ont besoin,
qu'il s'agisse de messages SMS destinés aux agriculteurs travaillant
dans les zones pauvres en eau ou d'applications sophistiquées utilisées
par les experts des pays pour évaluer les informations sur les niveaux
des bassins versants."
La FAO a présenté ce nouveau projet lors
du démarrage des travaux de la conférence annuelle de la Semaine
mondiale de l'eau à Stockholm, en Suède (23-28 août). Étalé sur quatre
ans, ce projet est financé par le gouvernement des Pays-Bas et mis en
œuvre par la FAO en collaboration avec l'institut UNESCO-IHE pour
l'éducation sur l'eau et d'autres partenaires. Le développement de la
base de données devrait débuter en octobre 2015.
Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – 24-08-2015